FORUM AXE SEINE
Une 2e édition réussie qui en appelle d'autres
Les débats du deuxième Forum Axe Seine, le 11 octobre 2022
à Rouen, ont mis en exergue de fortes attentes vis-à-vis de l’État.
Une stratégie plus clairement affichée et des moyens conséquents
sont attendus pour relever les défis de la ville résiliente,
d’un transport décarboné et d’une relocalisation de projet
industriels.
Une salle pleine, un format original de discussion, des interventions multiples et une belle affiche… Le 2eForum Axe Seine a tenu ses promesses ce mardi 11 octobre à Rouen, au hangar 10. L’ouverture conjointe par Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen et Président de la Métropole et Édouard Philippe, maire du Havre et président du Havre Seine Métropole, a donné lieu à un savoureux dialogue. Nicolas Mayer-Rossignol évoquant la nécessaire dimension de poétisation du fleuve comme trait d’union entre les habitants et les villes de la vallée, à l’image de la candidature de la Seine normande au titre de capitale européenne de la culture portée par la Métropole de Rouen. Édouard Philippe invitant à se retrousser les manches collectivement pour faire avancer la cause de l’Axe Seine soulignant que « ce qui était bon pour Le Havre était bon pour Rouen et vice-versa ».
Tout au long des trois tables rondes portant sur la relation ville-fleuve, les enjeux de transport décarboné et la place de l’industrie, les points de blocage et des marges de progression ont été pointées par de nombreuses prises de parole.
En premier lieu parce que le fleuve, source historique de développement, est aussi source de risques pour la ville comme pour les activités économiques, avec le réchauffement climatique, les épisodes de pluie intenses et la montée des eaux. De ce fait, Marie Atinault, conseillère pour les territoires en transition, a souligné l’importance de penser collectivement la ville en termes de sobriété énergétique, foncière ou de ressources pour anticiper les enjeux climatiques. Une réflexion qui passe par des apports d’experts mais aussi du « dialogue contradictoire et citoyen pour poser les options et dépasser les contradictions », a souligné Patrice Leclerc, maire de Gennevilliers. Et si le foncier se fait rare dans le cadre de la mise en œuvre de la Zéro artificialisation nette (ZAN) des sols, Joachim Moyse, maire de Saint-Étienne-du-Rouvray, insiste pour ne pas opposer les besoins de logements et la relocalisation d’activités de production à proximité des habitations, pour éviter l’étalement urbain.
Côté développement économique, les avancées sont notables, avec la création d’un opérateur unique
portuaire, Haropa Port, et grâce à l’arrivée de nombreux projets industriels « que nous attendons depuis
30 ans, à l’image du projet d’unité de production d’hydrogène vert à Port-Jérôme en Seine » s’est félicité
Jean-Baptiste Gastinne, vice-président de la Région Normandie. D’autres, au premier rang desquels Régis
Saadi, président de l’association d’industriels des boucles de la Seine, Upside, ont dit combien l’industrie
était précieuse sur le territoire et qu’elle avait toute sa place, à condition de bénéficier d’un éco-système
favorable et d’investir dans la formation de salariés qualifiés. Des activités d’autant plus acceptées
lorsqu’on travaille avec les citoyens la prévention des risques et qu’on joue la transparence en respectant
les populations riveraines, comme l’a souligné le député du Havre Jean-Paul Lecoq, se félicitant du travail
entrepris notamment avec Total. Dans ce domaine, la métropole de Rouen doit rattraper son retard sur
la gestion des crises industrielles en s’inspirant de l’exemple havrais. Le spectre de Lubrizol n’est jamais
loin…
L’ensemble des échanges est restitué dans les actes du Forum, édités par notre partenaire média L’Inspiration politique.
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